AccueilPays d'UzèsZone des Sablas à Montaren : le collectif de sauvegarde de l'Uzège poursuit son combat

Zone des Sablas à Montaren : le collectif de sauvegarde de l'Uzège poursuit son combat

Le Collectif de sauvegarde de l'Uzège continue de demander un projet alternatif pour la Zac des Sablas à Montaren.
Les travaux ont débuté il y a quelques mois.
M.R. - Les travaux ont débuté il y a quelques mois.

Pays d'Uzès Publié le ,

Créé pour s’opposer au projet de la Communauté de communes Pays d'Uzès et d’un propriétaire particulier pour la zone d’aménagement concertée des Sablas, à Montaren, le Collectif de sauvegarde de l’Uzège réunit plusieurs représentants d’associations et citoyens de l’Uzège. Il est présidé par Sophie Mazon, qui partage désormais ce poste avec Virginie Ojeda.

Les travaux ont débuté aux Sablas, comment se sent le Collectif ?

Cela fait six ans que l’on demande d’étudier une alternative à ce projet principalement commercial, pour un projet plus intégré, prenant en compte les enjeux actuels. Nous sommes toujours en procédure mais les travaux ont commencé, si l’autorisation est annulée par le juge, cela aura été de l’argent public engagé pour rien.

De plus, les normes n’ont pas été respectées puisque une partie des travaux de voirie dépassent sur la deuxième tranche. Le diagnostic archéologique n’a pas été fait sur la première tranche, 2 000m2 de vestiges ont été détruits lors de la construction du bassin de rétention. Ce diagnostic va être fait a posteriori mais le mal est fait, alors oui, cela nous touche... Ils ont validé la destruction d’habitats naturels, de terres agricoles et maintenant de vestiges, ça fait beaucoup. Alors que d’un autre côté, le président de la CCPU se réjouit des recherches réalisées à Massargues...C’est incohérent. De plus, le vice-président en charge des travaux préside la Fédération d’archéologie et d’histoire du Gard !

Nous nous demandons vraiment quel est l’objectif, à qui profite ce projet ? L’emploi n’est pas une réponse suffisante car nous voyons bien au niveau national que ce type de zone ne crée pas d’emplois mais en déplace. Il faudrait prendre de la hauteur sur ce projet. Nous sommes très tristes de ce qu’il se passe.

Le jugement en appel d'ici six mois

Où en est la procédure judiciaire ?

La cour d’appel de Toulouse doit se prononcer sur notre recours contre l’autorisation environnementale. Pour rappel, le tribunal administratif de Nîmes a rejeté notre demande en octobre 2021. Nous avons fait appel car certains de nos arguments n’ont pas été pris en compte : l’étude hydraulique pour le risque inondation est non conforme et insuffisante, l’étude d’impact n’a pas pris en compte l’impact environnemental avec par exemple l’enjeu de l’artificialisation des sols.

Nous pouvons faire nos recours grâce à un financement participatif en ligne même si cela nous dérange de demander aux gens de payer pour que l’on lutte contre un projet financé par leurs impôts. Cette cagnotte nous a permis de réunir 10 000 € en un an. Il manque encore de quoi couvrir l’audience qui devrait avoir lieu d’ici six mois.

Le juge a refusé l’installation d’Amazon à Fournès, est-ce une bonne nouvelle de justice environnementale ?

C’est une décision qui fait plaisir. C’est ce même tribunal qui a rejeté notre demande, il a cette fois pris en compte les considérations environnementales, enfin. Là aussi l’argument de l’emploi n’a pas été suffisant, cette décision va dans le bon sens.

https://www.lerepublicainduzes.fr/uzege-les-opposants-au-projet-des-sablas-font-appel-du-jugement.html

Comment travaille le collectif pour un projet alternatif ?

Nous n’agissons pas pour nous mais pour notre santé et pour le futur. Ces dix hectares, d’un seul tenant, de bonnes terres pourraient plutôt être intégrés à un projet d’installation agricole. Nous avions présenté des pistes au moment de l’enquête publique et nous continuons à alimenter notre réflexion.

Par exemple, lors de notre assemblée générale, l’ancien maire de Saint-Dionisy est venu présenter la réalisation de leur projet d’installation agricole, en présence d’un des quatre agriculteurs concernés. Il cherchait du foncier depuis longtemps. La Commune a mis à disposition des terres, une société coopérative d’intérêt collectif a été créée, les baux sont gratuits, l’eau brute est apportée, les clôtures ont été faites, ça c’est de la vraie aide.

Les politiques agricoles de la CCPU ne sont pas suffisantes ?

Concernant l’offre d’exploitation à Sanilhac par exemple, il y aura bien un loyer. Le tarif est réglementé mais si on veut vraiment aider, on peut ne pas faire payer comme à Saint-Dionisy... De plus, l’offre présente plus de points faibles (sangliers, possibilité d’irrigation limitée...) que de points forts. Le terrain est en fait trop petit et non adapté donc ce n’est pas vraiment de l’aide à l’installation.

La CCPU intègre aussi son soutien à la Fête de la truffe à son soutien à l’agriculture. Le kilo de truffe avoisine les 1200 € alors que d’après l’Insee, 17,4% de la population de l’Uzège vit sous le seuil de pauvreté. Le soutien devrait plutôt être orienté vers l’alimentation de la population.

Et le PCAET (Plan climat air énergie) et le PAT (plan alimentaire) ?

Ils permettent de mettre des sujets essentiels sur la table mais il y a une réelle incohérence. D’un côté on se félicite de revégétaliser la cour d’une crèche et d’un autre on bétonne 10ha. La rénovation énergétique c’est bien aussi, mais il faut rappeler que le siège de la CCPU (concerné par ces travaux) a été construit il y a quelques années, cela aurait été mieux d’y penser avant.

Nous avons participé aux réunions de concertation mais depuis il n’y a aucun retour. Quant au PAT, il n’y a pas eu de réunion. Il y en a pour le projet de plateforme logistique mais il aurait été préférable de mettre d’abord en place un comité de pilotage pour donner les orientations de ce PAT.

Vous n’avez aucun échanges avec la CCPU ni le propriétaire de l’autre partie des terres ?

Avec ni l’un ni l’autre. D’ailleurs la partie privée est l’un des soucis de cette ZAC. En 2017, c’était le propriétaire qui avait présenté le projet et finalement c’est la Collectivité qui fait toutes les démarches. Nous nous interrogeons sur les enseignes qui vont s’installer. Pour la partie CCPU on parle de maison médicale, de pépinière des métiers d’art, de maison des agriculteurs, mais rien ne l’assure. Quant à la partie privée, si nous avons par exemple une grande enseigne de sport, nous savons que généralement ce sont des directeurs extérieurs, des contrats courts, des caisses automatiques donc pas sûr que ce soit le mieux pour l’économie locale.

Le Collectif a fait son assemblée générale à Montaren

L’assemblée générale du Collectif pour la sauvegarde de l’Uzège s’est déroulée le 28 janvier. La présidente, Sophie Mazon, a exposé les bilans d’activité, moral et financier de l’association et rappelé les actions menées et en cours contre le projet de ZAC des Sablas. «Certes les travaux ont démarré, mais nous avons réussi à les retarder puisqu’ils auraient dû démarrer début 2017». Après que la parole ait été donnée aux adhérents les projets et perspectives 2023 ont été exposés. Les différents axes autour desquels le Collectif aimerait travailler «en bonne entente avec la CCPU, ainsi qu’avec la commune de Montaren» ont été évoqués ainsi que des actions avec le Parlement des liens, l’UPGD (Uzège Pont du Gard durable), le Parc naturel régional, etc. et la poursuite de la mobilisation contre la ZAC des Sablas. Le bilan financier est actuellement positif mais fragile. Les frais de justice s’élèvent pour la seule période 2020-2023 à environ 25 000 €.

Le conseil d’administration a ensuite été voté à l’unanimité. Il est composé de six personnes : Emeline Girault, Julie Petit, secrétaires ; Éric de Bardonnèche, Pauline Julia, trésoriers ; Virginie Ojeda et Sophie Mazon, co-présidentes.

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