C'est une situation préoccupante, qui a fait les gros titres des médias français fin février. L’Hexagone n’avait pas connu de pluies significatives durant 32 jours, un record historique et préoccupant, la plus longue sécheresse météorologique jamais enregistrée d’après Météo France. Un épisode d’autant plus préoccupant qu’il survient en plein hiver, période de recharge des nappes phréatiques. Des nappes particulièrement surveillées grâce au suivi piézométrique. Sur le territoire, c’est notamment l’Établissement public territorial de bassin (EPTB) des Gardons qui s’occupe de ce suivi essentiel. « Nous avons des appareils qui nous permettent de mesurer en temps réel le suivi des nappes », indique Mathilde Chauveau, chargée de mission sur la gestion quantitative de la ressource en eau au syndicat.
Fin février, nous avons atteint des niveaux très bas sur certains secteurs, comme Bourdic ou Moussac. On peut même parler de niveaux historiquement bas pour le mois de février", indique Mathilde Chauveau, chargée de mission sur la gestion quantitative de la ressource en eau au syndicat.
« Nous avons eu la chance d’avoir un épisode pluvieux le 24 février qui a permis de relever le niveau des rivières et celui des nappes phréatiques. Désormais, nous ne sommes plus sur des niveaux historiques mais tout de même très inférieurs à la moyenne sur 20 ans. S’ils sont très bas, ces niveaux ne sont pas inférieurs à l’année de référence, 2005 ».
La chargée de mission reconnaît que la situation est « particulièrement préoccupante » et que le niveau actuel est proche « mais inférieur » à celui de l’an passé, à la même époque. « Si on a des pluies suffisantes et soutenues dans les prochains jours, on pourrait retrouver une situation estivale de tension similaire à l’été dernier ». Pour rappel, le territoire avait connu un « gros » épisode pluvieux au mois de mars qui avait permis de limiter la baisse des niveaux des nappes. Les semaines suivantes avaient été chaudes et sèches. « On pourrait revivre ça, tout dépend des précipitations dans les semaines à venir ».
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Malheureusement, ce n’est pas ce qu’il se dessine côté ciel, comme le confirme Julien Sugier, fondateur de Météo Gard. « D’après les modèles, il ne devrait pas y avoir de pluie significative dans les prochains jours à part quelques averses ou giboulées typiques du mois de mars ». Ainsi, l’absence nette de précipitations caractérise les derniers mois. « Sur l’hiver météorologique, nous connaissons un déficit de 22% à Uzès. La pluviométrie du mois de décembre était supérieure aux normales, avec 94mm de pluie contre contre 56mm constatés en moyenne ». Mais c’est sur la période du 1er janvier au 9 mars que le bât blesse. Là, le déficit de précipitation s’élève à 65%, avec 41mm de pluie contre 116mm en temps normal et 53mm l’an dernier, « avec un gros orage ayant amené 38mm de pluie en une seule journée », rappelle Julien Sugier.
Une situation préoccupante qui a mené à la tenue d’un comité sécheresse en préfecture vendredi 10 mars. Marie-Françoise Lecaillon, préfète du Gard, a par la suite placé l’ensemble du département au niveau de vigilance «sécheresse». « Les apports d’eau, essentiellement durant cet automne, ont permis une recharge modérée des nappes [...]. Sur le bassin versant des Gardons, les niveaux des nappes sont très bas, la recharge n’ayant pas été suffisante. Les déficits observés depuis l’année dernière ne sont pas véritablement résorbés. Les débits des cours d’eau sont dans l’ensemble très bas pour la saison, de l’ordre de ceux constatés à la même date l’an dernier », détaille la Préfecture dans un communiqué.