Alain Maurin habite en plein village de Saint-Quentin-la-Poterie, et avait une envie prenante : l’envie de fabriquer lui-même son miel. « Au printemps 2020, je me décide enfin à réaliser mon rêve ! J’ai deux atouts : mon fils qui a quatre ruches, et un copain apiculteur. Ils vont pouvoir me donner des conseils avisés ! », raconte-t-il. Il poursuit des étoiles plein les yeux : « Ça y est... je vais avoir ma ruche et faire mon miel ». L’apiculteur en herbe achète donc une ruche avec un essaim, et durant toute la saison prend les bons conseils de ceux qui savent et les applique.
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« J’ai acheté la tenue de protection, et lorsqu’à mes débuts j’ouvrais la ruche, mes gestes étaient hésitants. Les abeilles s’énervaient, je n’étais pas rassuré, mais j’avais surtout le sentiment de les déranger. Le mois d’octobre arrivant, l’essaim s’était bien développé, et la ruche avait assez de miel pour passer l’hiver. Je l’ai donc laissée tranquille ». Au printemps 2021, ohhh ! surprise la ruche est vide. « En bon amateur, je me suis dit que les abeilles ne se sont pas dans leur habitat et qu’elles sont parties, ou alors, j’aurai dû peut être mieux isoler la ruche...».
Il poursuit : « Mon ami apiculteur supposait lui, qu’il y avait peut-être eu une attaque des frelons asiatiques en fin de saison. Je lui ai racheté un nouvel essaim pour mettre dans la ruche, et j’ai approfondis mon savoir sur les abeilles. Toute la saison s’est bien passée, l’essaim s’est à nouveau développé, la reine a pondu à profusion ! Je mets donc en place la réhausse dans l’espoir de récolter du miel. Fin novembre, plus d’abeilles ! »
“J’alerte les spécialistes. La cause de mortalité n’est pas le frelon asiatique, car en cas d’attaque il laisse la tête et part avec le corps. Là, les abeilles mortes sont entières”
« On accuse encore le frelon asiatique. Nous arrivons au printemps 2022. Mon fils divise une de ses ruches pour m’offrir un nouvel essaim. Cette année les frelons asiatiques ont intérêt à s’éloigner de ma ruche... J’ai acheté des pièges contre eux. Cela fonctionne bien. Je mets ma réhausse en place, cette année je vais récolter du miel, c’est sûr !... Lorsque j’ouvre la ruche, je n’ai plus l’impression de déranger l’essaim. Tout se passe bien, les cadres dans la réhausse se remplissent de miel. Nous arrivons fin octobre, et je remarque un tapis de cadavres d’abeilles devant ma ruche. J’alerte les spécialistes. La cause de mortalité n’est pas le frelon asiatique, car en cas d’attaque il laisse la tête et part avec le corps. Là, les abeilles mortes sont entières ».
Disparitions des abeilles : le phyosanitaire
Concertation entre les spécialistes, ils en arrivent à la conclusion qu’un jardinier a dû traiter son jardin avec un produit phytosanitaire à base de néonicotinoïdes, qui tue entre autres choses les abeilles.
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« Sûrement le reliquat d’un produit interdit dans toute l’Union européenne », se désole l’apprenti apiculteur et il lance un appel : « S’il vous plaît messieurs les jardiniers, il faudrait bien lire les étiquettes et débarrasser la cabane de jardin des produits interdits à l’usage. Cette année j’ai 5kg de miel, et pour la troisième année, à l’automne je n’avais plus d’abeilles ! ».