Pierre Chavagné a profité du confinement pour se consacrer à la publication de son troisième roman, La Femme paradis. «Une urgence» à laquelle il a répondu tout de suite en se plongeant cette fois dans un tout autre style littéraire, le «nature writing». L’histoire parle d’une femme qui vit dans une forêt dont on devine au fil des pages qu’elle se situe en France, dans les Causses.
Le nature writing, un nouveau style littéraire
Dès les premières lignes, le lecteur est plongé dans un univers où « une forêt de pins noirs côtoie une colline nue et ronde tachée de genêts ». Arbre, insecte ou oiseau, tous sont décrits avec précision et rigueur, comme s’ils occupaient un rôle bien précis. « Il était important pour moi de les nommer tous et d’apporter des détails de la faune et de la flore », précise Pierre Chavagné. Plus qu’un décor ou comme cadre à l’intrigue du roman, la nature est traitée comme un personnage à part entière et envisagée comme un processus complexe et non fixe. Le livre interroge sur le droit d’être dans la forêt et quelle place occuper dans cette nature. L’auteur uzétien fait appel ici au « nature writing », genre littéraire donnant aux grands espaces le rôle central du livre. Elle devient omniprésente, voire exclusive, d’ailleurs, le nombre de personnages est réduit à l’essentiel : un, voire deux protagonistes, composent la majorité des récits. C’est le cas de la Femme paradis. « J’avais pensé à un homme comme personnage, mais j’ai finalement préféré choisir une femme, ce qui me permet d’aborder plusieurs domaines », poursuit Pierre Chavagné.
Cette femme dont on ne sait depuis combien de temps elle a quitté le monde des hommes pour la nature vit dans une grotte. « Elle n’a que quelques affaires et les objets ont moins de valeur ici ». Dès le début du roman, une détonation sonne le départ d’une course contre la montre pour préserver ce coin de paradis et précipitera une suite d’événements implacables qui révéleront cette femme à elle. « Elle se sent alors en danger. Elle est très humaine et en même temps a une part de folie. Elle développe une philosophie de vie qui lui permet de survivre. C’est un thème récurrent dans l’ouvrage ».
Double narration
Côté narration, on retrouve la voix de cette femme, héroïne plongée dans ce vaste espace de 220 hectares et celle du narrateur. L’alternance entre les deux démontre l’importance du témoignage qu’elle laisse.
Pierre Chavagné présente son roman le jeudi 26 janvier, à 18h30 au petit amphithéâtre de la Librairie de la place aux Herbes.
Son roman est disponible à la Maison de la presse et à la Librairie de la place aux Herbes, aux éditions Le mot et le reste