Son documentaire sorti sur les écrans en 2017 est toujours d’actualité, plus encore aujourd’hui dans le contexte international actuel. Latifa Ibn Ziaten, mère d’Imad, une des victimes du terroriste islamiste Mohammed Merah en 2012 sera présente à Uzès pour deux jours, les 20 et 21 novembre. En effet, à l’initiative des deux associations locales Prima Vera et Radio Fuze, une rencontre au cinéma est prévue le 20 novembre, et une autre le lendemain avec les élèves du Lycée des métiers d’art Charles-Gide.
Latifa Ibn Ziaten : sept mois de combat retracés
Dans le documentaire "Latifa, une femme dans la République", qui sera projeté au cinéma le Capitole, la mère de famille aborde le deuil et la souffrance qui la rongent, mais aussi le combat qui l’anime pour sensibiliser le jeune public au risque djihadiste. Un combat qu’elle n’a jamais cessé de poursuivre depuis la mort de son fils. "J’ai enterré mon fils avec beaucoup de souffrance... Alors quarante jours après, il fallait que j’aille à Toulouse et voir qui était Mohammed Merah, je me suis trouvée dans sa cité", dit-elle au micro de la réalisatrice Jarmila Buzkova.
À travers ses messages de paix et de tolérance qu’elle distille à chaque endroit où elle va, Latifa Ibn Ziaten parle "du vivre ensemble, du respect des autres et des valeurs qui nous entourent". "Quand je rencontre les jeunes notamment dans les établissements scolaires, nous échangeons au sujet de l’espoir". Dans ce documentaire, la réalisatrice l’a suivie un peu partout dans l’Hexagone à travers sa quête. "Le film parle à nos jeunes, aux personnes qui travaillent sur le terrain. C’est important car il peut réveiller aussi les professeurs pour aider aussi nos jeunes". Le film retrace en partie de nombreuses séquences entre la mère de famille et les collégiens et les lycéens, des centaines qu’elle a rencontrées dans son marathon. à chaque fois, l’émotion est à son comble, comme le montrent très justement ces séquences.
"Aujourd’hui, nous voulons tous la paix...Nous devons vivre ensemble, qu’on soit juif, musulman, athée ou non athée, c’est cela la tolérance..."
"Les établissements scolaires et les associations me sollicitent beaucoup, je n’ai d’ailleurs pas eu encore le temps de me rendre dans celui où mon fils Imad était scolarisé. J’irai car pour moi, c’est très important." Elle raconte aussi que lors de ces échanges, les questions fusent de part et d’autre sur divers sujets mais aussi à propos de son fils. "Quand je vois ces jeunes les larmes aux yeux, je dois rester forte, malgré le drame". Le documentaire aborde aussi son arrivée en France à l’âge de 17 ans, de son Maroc natal, de son combat pour la diversité lorsqu’elle travaillait comme cuisinière scolaire et de l’éducation aimante et assidue de ses cinq enfants.
Jour après jour, Latifa Ibn Ziaten poursuit son combat pour garder vivante la mémoire de son fils et pour promouvoir les valeurs républicaines. "Aujourd’hui, nous voulons tous la paix...Nous devons vivre ensemble, qu’on soit juif, musulman, athée ou non athée, c’est cela la tolérance..."
Infos pratiques :
Lundi 20 novembre, à 18h30, au cinéma Le Capitole.
Projection du documentaire "Latifa, une femme dans la République" suivie d’un échange avec le public, animé par Vincent Nouzille (association Prima vera). L’événement est organisé avec le soutien du Capitole et du Cinéma des possibles (Rézo des possibles).
Entrée gratuite.