AccueilPays d'UzèsLa Capelle-et-Masmolène : des cochons qui sèment le trouble

La Capelle-et-Masmolène : des cochons qui sèment le trouble

Depuis plusieurs mois, un projet agro-forestier divise La Capelle-et-Masmolène. En cause, le lieu qui ne convient pas à une partie des habitants, qui lors d’une consultation publique a voté contre. Des recours juridiques sont en cours.
Depuis plusieurs mois, un projet agro-forestier divise La Capelle-et-Masmolène. En cause, le lieu qui ne convient pas à une partie des habitants, qui lors d’une consultation publique a voté contre. Des recours juridiques sont en cours.
©CharlotteFrasson-Botton - Depuis plusieurs mois, un projet agro-forestier divise La Capelle-et-Masmolène. En cause, le lieu qui ne convient pas à une partie des habitants, qui lors d’une consultation publique a voté contre. Des recours juridiques sont en cours.

Pays d'Uzès Publié le ,

L’affaire remonte à plusieurs mois déjà, mais elle a pris une certaine ampleur en fin d’année. Les premiers éléments chronologiques datent de 2021, quand un jeune couple projette de venir s’installer à La Capelle-et-Masmolène avec une idée mûrement réfléchie, celle de monter un élevage agro-forestier au lieu-dit Les Fauvettes.

La Municipalité favorable à l’installation de jeunes agriculteurs

Après avoir acheté plusieurs hectares de terrain la même année, le couple enracine encore un peu plus son projet auprès de la Municipalité notamment. « Nous étions favorables à l’arrivée de jeunes agriculteurs au village. Il faut savoir que c’est une profession qui disparaît petit à petit ici... D’ici une dizaine d’années, nous n’aurons plus d’agriculteurs. La Commune dispose d’un foncier important qui peut leur être loué », avance Xavier Gayte, maire du village.

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Après plusieurs réunions techniques notamment avec la Communauté de communes Pays d’Uzès, la Chambre d’agriculture du Gard qui ont validé le projet, la Municipalité a fait de même et a donné son accord pour délivrer les différents permis de construire en cours d’année dernière. « Nous pourrions les accompagner dans leurs démarches notamment pour la demande d’électrification auprès du Smeg (Syndicat mixte d’électricité du Gard) des zones non urbaines par exemple », détaille le premier édile. Concrètement, le projet présenté comprendrait un élevage de poules, cochons, chevaux et des brebis uniquement l’hiver sur un même lieu, les Fauvettes.

Pétition et collectif

Devant l’hostilité ressentie en quelques mois d’une partie des habitants, cette première version a été remaniée en fin d’année et présentée en consultation publique. Cette fois, il était question de dispatcher une partie des bêtes aux Agasses, où une ferme photovoltaïque construite par la Municipalité pourrait à terme voir le jour. L’autre partie du bétail resterait aux Fauvettes, avec seulement 12 cochons et quatre chevaux. 224 personnes se sont exprimées sur le nouveau projet, parmi lesquelles 165 ont voté contre et 59 pour.

Recours contre le permis de construire

Concomitamment, des recours juridiques ont été déposés devant le tribunal administratif de Nîmes pour s’opposer au maintien de ce projet. En effet, une partie des habitants ont dès le départ formé un collectif défavorable à cette installation. Une pétition a même été lancée l’été 2022 avec 270 participations. Ce collectif s’est depuis muté en association qui porte le nom d’ELN pour éloignons les nuisances.

“Nous ne sommes pas contre le projet, nous n’empêchons pas les gens de venir travailler !”

Au-delà de son opposition au projet, l’association regrette un manque de communication et de transparence de la Municipalité. Pour l’heure, le projet en cause est au point mort avec des recours devant la justice. « J’espère qu’il pourra quand même se faire. C’est un vrai projet de vie que propose le couple. La Municipalité encourage ce type d’initiative... », conclut le maire.


« Contre le lieu, pas le projet »

En juillet 2022, les habitants ont pris connaissance du projet des Fauvettes, à la surprise de beaucoup. « Trois conseillers municipaux m’ont informé de ce projet et notamment des délibérations du conseil municipal du 18 mars et la validation des permis de construire », explique Fabrice Drome porte-parole de ce collectif et aujourd’hui président de l’association ELN.

Remaniement du projet

Dans la foulée, des habitants ont pris position intégrant ce collectif et dénonçant « un manque de communication et de transparence de la Municipalité ». « Nous avons demandé plusieurs fois une réunion publique pour comprendre quels étaient les tenants et aboutissants du projet ». Une réunion publique a pourtant eu lieu en fin d’année en présence des porteurs du projets. « Nous n’avons pas accepté le nouveau projet, même remanié. Le problème n’est pas résolu et reste le même ». En cause, le lieu d’implantation qui ne satisfait pas le collectif. « C’est la raison principale. Nous ne sommes pas contre le projet, nous n’empêchons pas les gens de venir travailler ! ».

Lieu d’implantation à proximité des habitations

En effet, le collectif estime que l’élevage se situerait à proximité des premières habitations et pourrait causer des nuisances olfactives. Argument que les partisans ne partagent pas, défendant le fait que « le site reste excentré et loin des habitations ». « Ce projet engendrerait aussi des dépenses de voirie pour l’accès aux Fauvettes et une pollution des sols en raison de la présence d’animaux. Il ne faut pas oublier qu’il y a l’étang pas très loin », ajoute M. Mosca, secrétaire et membre de l’association. Autre raison invoquée, « la dévaluation immobilière due à cette installation » avec des nuisances olfactives trop importantes.

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Et pourquoi ne pas installer les porteurs du projet en un seul et même endroit, aux Agasses ? « Cela ne nous poserait pas de problème. L’implantation se situerait suffisamment loin des maisons ». Il y a quelques semaines, plusieurs recours juridiques contre les permis de construire ont été déposés devant la juridiction administrative de Nîmes.


Xavier Gayte : « L’avenir est à la ruralité »

Xavier Gayte a plusieurs projets pour le village dont il est maire, et notamment celui d’encourager l’installation des agriculteurs. « C’est une activité qui a quasiment disparu dans le village depuis les années
60 : les moutons, les vaches et les poules ont été remplacés par des taureaux et des chevaux. Son retour, globalement souhaité par la population pose la question de son implantation et de son modèle économique », a rappelé le maire lors de la cérémonie des vœux en début d’année.

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Pour faciliter ce retour à la ruralité, ce dernier souhaite développer un projet de ferme agro-photovoltaïque combinant activités agricoles et production d’énergies dans le secteur des Agasses. Au-delà d’un projet agricole, il s’agit aussi de mettre en place l’autoconsommation de la commune, notamment dans le logement. « L’objectif est de créer les conditions d’une alimentation autonome en électricité », précise-t-il. Il y aurait par exemple des panneaux solaires sur les bâtiments.

Favoriser les circuits-courts

Actuellement, plusieurs agriculteurs sont intéressés par ce projet. En effet, les bâtiments agricoles seraient mutualisés avec un silo de séchage de plaquettes forestières utilisées pour la consommation d’énergie. Ce nouveau site permettrait aussi d’accueillir les nouveaux professionnels et de les accompagner dans leur démarche. « Cela favoriserait la promotion des circuits-courts qui sera une des solutions à l’augmentation du prix des denrées alimentaires et la diminution du pouvoir d’achat ».

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