Dans le cadre de son cycle de conférences sur les religions et les relations internationales, le temple d’Uzès reçoit Michel Lastschenko pour une conférence intitulée « La diplomatie, affaire de Dieu ou du diable ».
Diplomate belge aujourd’hui à la retraite, Michel Lastschenko a passé une grande partie de sa carrière en Afrique centrale, notamment comme ambassadeur de Belgique à Kinshasa (République démocratique du Congo), Kigali (Rwanda), en Syrie, en Arabie-Saoudite, au Yémen ou plus tard en Afghanistan. Directeur des Droits de l’Homme aux Affaires étrangères, il a été envoyé spécial pour la lutte contre le VIH et d’autres pandémies. « J’ai eu une carrière bien remplie, sourit-il. Désormais, je travaille pour des associations et notamment pour l’Observatoire Pharos, qui est une association diplomatique qui tente d’expliquer que les différences culturelles et religieuses peuvent être un vecteur de paix plutôt que de guerre ».
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Habitant à Montaren-et-Saint-Médiers depuis de nombreuses années, Michel Lastschenko garde de très bons souvenirs de ses postes à l’étranger comme en Syrie, son premier poste en tant d’ambassadeur. « Je disais toujours que le meilleur était le poste à venir. Tous les pays sont intéressants. Ma carrière a voulu que je sois plutôt dans des pays en conflits. Même dans des pays où il ne se passe pas grand chose, il y a toujours des paysages à découvrir. Après, où qu’on aille, les gens veulent tous les mêmes choses : la paix et la prospérité pour eux-mêmes et leurs proches ».
Religions et relations internationales
Malgré son nom à consonance ukrainienne et bien qu’il soit né en Belgique, Michel Lastschenko est d’origine russe. « Mes grands-parents me parlaient de mes arrières-grands-oncles russes qui étaient diplomates. C’est un métier dont j’ai toujours entendu parler. Mon père était ingénieur mais j’étais mauvais en maths, donc je suis devenu diplomate ».
Pour le retraité, cette carrière dans la fonction publique, est une vocation. « On ne devient pas ambassadeur par hasard. Le diplomate est un intermédiaire qui met en œuvre la politique étrangère d’un État. Ça ne s’improvise pas. C’est une carrière honorable et normale ».
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Une carrière qui demande également une grande capacité d’adaptation, notamment avant d’arriver sur un nouveau terrain. « On lit beaucoup, on parle avec nos prédécesseurs, on apprend parfois la langue. Mais c’est surtout des règles de bon sens. Par contre, il y a des choses à savoir. Par exemple, au Moyen-Orient, il est mal-séant de croiser les jambes. C’est vu comme un signe de mauvaise éducation ».
C’est dans un contexte dramatique, un an jour pour jour après le début de l’invasion russe en Ukraine, que Michel Lastschenko donnera sa conférence au temple. « C’est une aberration, une guerre fratricide, souffle le diplomate. C’est une guerre d’agression où l’on voit deux systèmes qui s’opposent ». Durant la conférence, l’ancien ambassadeur discutera de la place des facteurs religieux dans la politique internationale des nations. « À part le Saint-Siège, le plupart des États ne sont pas religieux. Pourtant, la religion joue un rôle dans la politique intérieure de certains États... Et donc dans la politique extérieure. Aux États-Unis par exemple, les présidents prêtent serment sur la Bible. Ou l’Inde, où l’hindouisme devient presque une religion d’État malgré une communauté musulmane de 170 millions de personnes ». Michel Lastschenko ne manquera pas également de parsemer sa conférence d’exemples issus de sa vie à l’étranger.
Vendredi 24 février 2023, à 18h30, au temple d'Uzès. Entrée libre.