AccueilUzèsAlex Vizorek à Uzès : "Il faut créer des ponts entre rire et classique"

Alex Vizorek à Uzès : "Il faut créer des ponts entre rire et classique"

La saison hivernale des Nuits musicales débutent avec "Le Carnaval des animaux". L’humoriste Alex Vizorek sera aux côtés du duo de pianistes bulgares Játékok.
Alex Vizorek et le duo Jatekok seront sur la scène de l'Ombrière d'Uzès pour le premier concert hivernal des Nuits musicales.
XComor - Alex Vizorek et le duo Jatekok seront sur la scène de l'Ombrière d'Uzès pour le premier concert hivernal des Nuits musicales.

Uzès Publié le ,

Déjà dans votre précédent spectacle d’humour, vous parliez d’art. D’où vous vient cette volonté de mettre cette discipline, qui peut paraître élitiste, à la portée de tous ?

Je pense que c’est parce que je n’ai pas grandi dans ce domaine. Mes parents étaient curieux mais pas connaisseurs. Je pense que c’est bon d’être populaire, dans le bon sens du terme, pour passer ce message. Avec son "Carnaval des animaux", Saint-Saëns voulait faire une sorte de parodie enfantine du monde des animaux par la musique classique. J’ajoute ma plus-value à sa démarche initiale. Mais je ne suis qu’un passeur et Saint-Saëns avait déjà fait le gros du travail pédagogique.

Vous avez découvert la musique classique sur le tard. Dans quelles circonstances ?

Ah, c’est peu dire. Mon papa était fan de Johnny et ma mère de Julien Clerc. Ça donne le goût du spectacle vivant mais pas vraiment de la musique classique (rires). Mais j’avais une tante qui m’emmenait voir des trucs à Bruxelles, "La musique expliquée aux enfants". Je trouvais ça très chouette car je ne prenais pas ça pour une punition. Inconsciemment, je pense que certains trucs rentraient dans ma petite tête. Finalement, je me suis plongé dans la musique classique une fois adulte quand on m’a demandé de me pencher sur "Pierre et le loup" de Prokofiev. Comme je suis curieux et appliqué, j’ai discuté avec des musicologues et des musiciens. Au fil de nos échanges, j’ai été admiratif du plaisir de jouer de ces derniers. Il y a quelques années, on m’avait aussi demandé d’intervenir lors du très sérieux opéra "Carmen" de Bizet à Lille. J’arrivais sur scène et je faisais des blagues. Tout le monde a semblé aimer le mélange donc maintenant, dès qu’on cherche un comique pour un opéra classique, on m’appelle !

Comment s’est déroulée votre rencontre et votre collaboration avec le duo Játékok ?

Elles voulaient rendre hommage à Camille Saint-Saëns car en 2021, on célébrait les 100 ans de son décès. Leur talent, c’est d’interpréter des œuvres classiques et contemporaines, comme du Rammstein, à deux pianos. Elles avaient fait un album pour l’anniversaire de la mort de Saint-Saëns et cherchaient quelqu’un pour écrire le texte. La production du disque nous a présenté et on s’est bien entendu. Nous avons tous les trois des vies parallèles car elles tournent pour leurs concerts et moi, je me balade pas mal entre la radio, les spectacles. Mais c’est toujours sympathique de se retrouver pour la dizaine de dates par an qu’on fait ensemble.

Pourquoi "Le Carnaval des animaux" plutôt qu’une autre œuvre ?

Je ne pourrais pas dire que j’en rêvais, mais quand j’ai dis que je faisais "Pierre et le loup", on m’a dit que je ferai "Le Carnaval" dans la foulée. On m’avait aussi parlé du "Babar" de Poulenc... Il y a quelques pièces pédagogiques qui sont particulièrement respectées par les amateurs de musique classique.

Est-ce compliqué de rédiger un texte autour d’une œuvre classique ?

Oui et non. Non parce que c’est mon métier, que ça m’amuse et qu’avec ces œuvres, on m’offre un terrain de jeu magnifique. Mais pour autant, il ne faut pas tomber dans la facilité et créer une dissonance entre la musique et le texte. La musique est belle et intelligente, je l’ai donc beaucoup écoutée avant de travailler sur le texte. Et finalement, j’ai fini par piger ce que Saint-Saëns voulait dire musicalement.

Pourquoi avoir choisi d’écrire en alexandrins ?

C’est la faute de Francis Blanche qui avait écrit son "Carnaval" en rimes ! Innocemment, j’avais demandé au producteur si c’était nécessaire que je fasse de même... Je me suis donc retrouvé comme un con à devoir écrire en rimes... Les alexandrins, ça donne vraiment une rythmique sympa.

Vous avez quelque peu actualisé le texte de Francis Blanche avec des thématiques d’actualité...

Son texte était un peu daté et faisait appel à un vocabulaire qui n’était pas évident pour les gamins. Je me suis dis qu’il fallait faire quelque chose de compréhensible, sans tomber dans l’argot. Et je trouvais ça marrant d’amener la thématique du féminisme pour parler des poules qui ne se laissent pas faire par le coq. Pour autant, j’espère ne pas tomber dans la moralisation car il était hors de question de faire un texte militant. Mais si par petite touche, je peux faire réfléchir l’enfant dans le public, j’aurai réussi mon pari.

Samedi 25 novembre 2023, à 20h30, à l’Ombrière d’Uzès. Tarifs : entre 18 € et 38 €. Infos et réservations : www.nuitsmusicalesuzes.org

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